Le Cameroun est un pays où les préjugés et autres idées préconçues priment parfois sur le bon sens. Généralement, on définit les caractéristiques d’un individu sur la seule base de son origine ethnique. Mais cette catégorisation systématique ne s’arrête pas seulement aux origines. Selon le métier qu’on exerce, on sera facilement taxé de soûlard, de voleur ou de menteur professionnel. Voici trois clichés très répandus au sujet des enseignants, qui malheureusement, ne sont pas toujours faux.
1. L’enseignant est un fonctionnaire pauvre très endetté
VRAI – En réalité, tout fonctionnaire camerounais qui se respecte est pauvre et plus ou moins endetté. Au Cameroun, les fonctionnaires sont payés suivant leurs catégories et leurs échelons. Mais même les fonctionnaires de la catégorie A2 (la plus élevée) ont des salaires qui ne peuvent pas leur permettre de vivre décemment dans ce pays où les prix des denrées (de première nécessité) sont régulièrement revus à la hausse.
MAIS – Plusieurs enseignants délaissent leurs classes au public pour aller donner des cours de vacations, de répétitions ou autres activités génératrices de revenus supplémentaires pour pouvoir joindre les deux bouts. Donc, certains ne sont pas si pauvres que ça, mais dans la plupart des cas, ce sont leurs élèves qui paient les pots cassés.
2. L’enseignant couche avec ses élèves
FAUX – Pour beaucoup de personnes, l’enseignant (de sexe masculin le plus souvent) est un être assoiffé de sexe qui ne rate aucune occasion d’assouvir ses envies avec ses élèves, surtout que, et ça c’est vrai, en tant qu’enseignant il exerce une certaine influence sur les élèves qui, très souvent, l’admirent. Un enseignant qui fait correctement son travail ne se risquera JAMAIS à coucher avec son élève tout simplement parce qu’en le faisant, il sape son autorité, sans laquelle il ne peut convenablement tenir une classe.
MAIS – Il y a ces enseignants qui estiment (et certains le clament haut et fort) que « la chèvre broute où elle est attachée », pour dire que s’ils ont l’occasion de mettre une élève dans leur lit (et les occasions ne manquent pas), ils ne la laisseront pas passer. Certains vont jusqu’à harceler et intimider les élèves pour les encourager à « libérer ». On doit toutefois éviter de faire passer l’exception pour la règle.
3. L’enseignant a beaucoup de temps libre
FAUX – Ceux qui ont cette impression se basent sur le fait que généralement, l’enseignant a « seulement » quatre, parfois même trois jours de cours par semaine, en fonction de l’effectif du personnel dans l’établissement et dans la matière. Le facteur qu’on ne prend pas en compte c’est que le travail de l’enseignant ne commence pas dans la salle de classe, et ne s’y limite pas. Les heures de cours n’incluent pas les heures de préparation des leçons, ni les heures conception des sujets d’examen ou de correction, ce qui parfois prend plus de temps que les heures de cours.
MAIS – Il existe au Cameroun des établissements où, la corruption aidant, le nombre d’enseignant est tellement élevé que certains se retrouvent sans heures de cours, ou bien avec au trop une classe. Ceux-là, qui ne sont pas représentatifs, ont effectivement beaucoup de temps libre.
Bonus : L’enseignant sait tout
FAUX – L’enseignant ne sait pas tout. Personne ne sait tout. Et, il se dit dans le milieu que celui qui cesse d’apprendre doit cesser d’enseigner. De plus, avec le temps, le rôle de l’enseignant à évoluer de celui de diffuseur de savoirs à celui de facilitateur.
MAIS – Il est indispensable que l’enseignant ait une bonne connaissance du contenu de la leçon qu’il est en train de dispenser, pour éviter d’être pris de court par d’éventuelles questions de ses apprenants.
4-L’enseignant s’habille toujours en super 100, chemise. 🙂 🙂 🙂
Faux-De plus en plus ils viennent à l’école en jean polo.
Mais-Il y a certains qui ne jurent que par les super 100 chemise
Vérités drôlement vraies, dans le « faux » et dans le « vrai ».
C’est vraiment difficile d’être enseignant au pays et on a bien trop souvent tendance à ne retenir que ces mauvais côtés que les enseignants manifestent parfois, au détriment des élèves.
A ce moment, lorsqu’on est élève, que faire ? Que faire lorsqu’on est parent d’élève ?
Merci et à bientôt.
Le premier cliché est discutable. La majorité des personnes que je connais (pour ne pas dire tous) estime qu’appartenant à la plus haute des catégories les enseignants sont des « petits riches ». Si on entre dans le système des catégories là, il y a les échelons et les grades qui diffèrent .
Appartenant à la catégorie la plus élevée de la fonction publique, les enseignants peuvent en effet être considérés comme des « petits riches ». Seulement la réalité est autre. Un enseignant qui exerce à Yaoundé par exemple, peut-il vivre décemment avec le salaire que nous connaissons si on tient compte du prix du loyer et des dépenses nécessaires pour le déplacement, l’habillement, la nutrition etc ?